Dave Simms avait 26 ans ce 7 avril 1968. Colin Chapman profitait des dernières neiges et des premiers rayons de soleil à St Moritz. Chapman lui avait laissé la gestion de l’écurie cette semaine là. Une semaine calme, à priori. Hill et Clark devaient effectuer quelques essais et participer à une petite course de F2 à Hockenheim. Ils en étaient les vedettes, pas seulement pour leurs palmarès mais plutôt pour les couleurs extrasportives Gold Leaf, qu’arboraient leurs Lotus . Une première.
Clark n’avait pas la tête à cette course, il était plus habitué au Nurburgring et pas à cette piste finalement très dangereuse, sans glissière de sécurité et dans la forêt. Sa Lotus ne marchait pas fort et son esprit etait déjà à Indianapolis où il voulait renouveler son exploit de 1965.
Personne n’ a vu la Lotus décrocher ce jour là et filer à gauche dans les arbres. Simms fut étonné lorsque le directeur de course vint le chercher pour l”emmener dans sa 911 à l’endroit de l’accident.. La Porsche circulait sur la piste parmi le peloton en furie. Dave Simms, qui pensait à un simple et banal accrochage, fut abasourdi par la nouvelle de la mort de Clark. Il fut totalement dépassé par les évènements lorsqu’il vit l’ambulance dans laquelle avait été placé le corps de Jim Clark. Il fit stopper Graham Hill qui dès ce moment s’occupa de tout, Simms en était incapable. Graham Hill en avait déjà vu d’autres……Il donna les ordres : ramasser toutes les pièces et immédiatement partir pour l’Angleterre avant que la police ne bloque l’équipe pour enquête. Hill contacta les parents de Clark à Chrinside en Ecosse et ensuite Chapman qui hurla au téléphone en demandant ce qu’ils avaient fait pour en arriver là. En arriver à perdre Clark dans cette course de seconde zone ! Chapman était hors de lui, incapable de se calmer.
L’histoire ne s’arrête pas là , la police bloque malgré tout le camion à Hockenheim. Ils parviendront à partir malgré tout lors d’un moment d’inattention des policiers. Ils filèrent jusqu’à Oostende en évitant les autoroutes. Avant d’embarquer sur un ferry un préposé qui avait entendu la nouvelle voulu prendre une photo de l’épave. Les mécanos refusèrent. Après de mutiples palabres les choses se calmèrent et le camion embarqua. A Douvres la police escorta le camion jusqu’à Ethel.
Par une incroyable ironie du sort, un hublot du Fokker qui transportait le cercueil explosera en vol. Le pilote de l’avion, affrêté par Louis Stanley le directeur de BRM, réussira à se poser sans encombre pour effectuer la réparation avant de continuer leur pénible voyage.
C’était il y a 40 ans…